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27/04/2018 Point de vue, Ce qu'ils ont dit

Pour une évaluation la plus entrelacée entre analyses financière et extra-financière

Le rapport Independent Research in Responsible Investment (IRRI) a récemment classé Ethifinance au rang de 4ème fournisseur d'analyse PME/ETI sur un total de 17 agences. Un an après le rapprochement avec Spread Research, Emmanuel de La Ville, DG d'Ethifinance, livre son point de vue sur les évolutions du secteur.

Vous avez été classé 4ème meilleur fournisseur d'analyse PME/ETI sur un total de 17 agences par le rapport Independant Research in Responsible Investment réalisé avec EXTEL sur la recherche indépendante ESG/ISR. Que retenez-vous de ce dernier classement ?
Nous nous félicitons de prendre place parmi les grandes agences de notation historiques. Cette reconnaissance de la part des sociétés de gestion et des entreprises évaluées signifie que notre expertise sur ce qui fait la spécificité des PME dans la prise en compte des risques de responsabilité sociale porte ses fruits. Elle atteste aussi du fait que l'intégration de ces spécificités à l'analyse ESG répond tant à une demande de marché de la part des investisseurs qu'au besoin des PME d'être évaluées avec des référentiels adaptés à leurs contraintes. Ce classement montre, en outre, la pertinence de la collaboration établie depuis 10 ans entre Gaïa Rating, l'agence de notation ESG d'EthiFinance, et les meilleurs professionnels de l'environnement économique des PME comme Middlenext ou le Do Tank.
Deuxième perspective importante, le classement IRRI dans sa globalité fait la part belle aux agences américaines. Or, notre secteur est dans une phase de concentration. Avec le récent rachat d'Oekom par ISS, le métier de la notation ESG perd progressivement sa coloration européenne. Paradoxalement, l'Europe déploie une volonté politique forte autour de la finance durable. Derrière les recommandations du rapport HLEG publié fin 2017, il y a une ambition avouée de la Commission européenne d'en faire un atout de compétitivité. Sans s'enfermer dans un régionalisme excessif, il nous apparaît important que des acteurs européens de l'évaluation ESG continuent à se développer, servant au mieux la vision que partagent les acteurs de marché du vieux continent. Dans ce contexte, nous avons choisi d'étendre notre couverture et de lui donner une forte dimension européenne. Nous voyons donc le classement d'EthiFinance au sondage 2017 comme un signe de soutien essentiel à ses ambitions européennes.

Quelles évolutions constatez-vous de la part des investisseurs quant aux risques ESG ?
Nous constatons globalement que ces sujets ESG interpellent de plus en plus les investisseurs institutionnels (Asset Owners) français qui sont obligés, par l'Article 173 de la Loi de transition énergétique (LTE), à rendre compte de leur positionnement, non seulement sur la prise en compte des risques extra-financiers dans leur politique d'investissement mais aussi sur l'alignement de leurs investissements avec un scénario 2 degrés en lien avec le changement climatique. Cela a pour effet de voir certaines maisons de gestion enclencher une démarche en matière d'investissement responsable. Nous sommes donc témoins d'un mouvement très porteur en France avec une résonnance européenne d'une finance plus responsable. Tout cela est bon et va dans le sens des attentes d'une société civile (et donc des épargnants) pour une finance plus transparente, plus responsable, plus éthique et plus utile.

Quelles conséquences percevez-vous aujourd'hui suite au rapprochement entre Ethifinance et Spread Research réalisé il y a un an ?
D'abord, un vif intérêt et de l'enthousiasme de la part de toutes nos parties prenantes qui voient dans notre rapprochement la preuve concrète d'une finance moderne et pétrie des finalités de l'économie réelle. Puis, une réponse à une attente croissante qui est celle de mieux faire le lien entre performance financière et RSE. C'est ainsi que Spread Research et EthiFinance ont pour ambition d'être la référence en matière d'évaluation intégrée des PME-ETI en Europe. A cette fin, nous développons des moyens considérables pour aboutir à l'évaluation la plus entrelacée (entre analyses financière et extra-financière), à l'étude prospective la plus holistique d'une entreprise dans son secteur d'activités. Nous sommes convaincus qu'ainsi les investisseurs seront le mieux équipés pour identifier les risques et opportunités d'un investissement.

Propos recueillis par Michèle Hénaff, rédactrice en chef de la revue Analyse financière
Contact : revue@sfaf.com