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27/10/2025 Evaluation

Banquier d’affaires M&A : conseiller et convaincre

Le 9 septembre, au cours d’une nouvelle présentation métier, Franck Ceddaha, Managing Partner chez Degroof Petercam Finance et membre de la SFAF, a présenté les missions du métier de banquier d’affaires M&A, sa relation avec ses clients acheteurs ou vendeurs ainsi que les éventuels enjeux liés à l’arrivée de l’intelligence artificielle.

Franck Ceddaha a commencé son intervention par un rappel conceptuel sur la différence entre le prix et la valeur ; cela constitue, selon lui, la base du métier de banquier d’affaires. Le prix résulte d’une négociation entre les parties. La valeur quant à elle est la résultante de différentes approches : par les multiples, le DCF, la méthode patrimoniale, etc.
Dans le processus d’analyse du banquier, il faut d’abord se faire une conviction sur la valeur du bien pour être à même de bien conseiller le client. En cela, le banquier est avant tout un analyste financier.
Une fois la fourchette de valeur déterminée, il faut passer à la fixation du prix :

  1. Déterminer la valeur « standalone » de l’entreprise ;
  2. Procéder à la quantification des risques ;
  3. Chiffrer les synergies anticipées (principal point qui explique les valeurs différentes selon les acheteurs) et les coûts d’implémentation associés.

Le rôle du banquier n’est pas, selon Franck Ceddaha, limité à celui de chef d’orchestre du process de mise en vente d’un actif. L’intelligence artificielle (IA) permet désormais de largement automatiser le process de production des documents, qui a peu de valeur ajoutée.
Des marketplaces de M&A se sont développées récemment afin de mettre en relation acheteurs et vendeurs, mais n’offrent pas de prestation de conseil.
Le rôle d’un banquier demeure déterminant, même à l’heure de l’IA :

  • Il fournit un conseil : l’expérience du banquier l’a confronté à des situations similaires ;
  • Il se crée une conviction sur l’actif étudié : structure financière, marché, chaîne de valeur, analyse du business model ;
  • Il donne une cohérence à l’abondance d’informations ;
  • Enfin, il confronte les attentes du client à la réalité du marché.

La fonction de banquier reste avant tout un métier de chasseur. Celui-ci recherche la position de « trusted advisor », c’est-à-dire une étroite relation de confiance avec les dirigeants et/ou les actionnaires de l’entreprise.
Pour atteindre le closing, trois conditions doivent être réunies :

  1. La probabilité qu’un deal donné se fasse ;
  2. Être mandaté (idéalement à la vente) ;
  3. Finaliser le deal et, surtout, être payé !

La moitié du marché du M&A se fait aux Etats-Unis. A titre d’exemple, la capitalisation boursière de JPMorgan est de 824Mds$ ; elle est supérieure à celle des 10 premières banques européennes !
Les fonds de private equity représentent environ 25% du marché mondial du M&A. Certains de ceux-ci commencent d’ailleurs à internaliser la fonction de banquier d’affaires.

Pour compléter sa présentation, Franck Ceddaha a répondu en vidéo aux questions suivantes :

  • Pouvez-vous nous décrire le métier de banquier d'affaires ?
  • Quelle est votre activité principale en 2025 ?
  • Comment intégrez-vous les critères ESG dans votre métier ?