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Les actualités et publications
17/12/2021 ETF

ETF / Gestion active : entre mythes et réalité (2)

Les idées reçues dans le débat gestion active vs ETF

Le développement rapide de la gestion passive sur les 20 dernières années a entraîné de profonds bouleversements au sein de l’industrie des fonds mutuels. Sous la bannière des ETF, une multitude de produits d’apparences semblables se sont ainsi développés. Parallèlement à cette expansion, un faux discours opposant la gestion active aux ETF se développe souvent. Marlène Hassine Konqui, membre de la commission ETF de la SFAF, revient sur les idées reçues dans ce débat, qui empêchent de prendre des décisions d’investissement optimales.

Cet article est la suite de celui publié en novembre 2021 par Ahmed Khelifa, président de la commission ETF de la SFAF et intitulé « Faire le tri entre mythes et réalité pour prendre des décisions d’investissement optimales ». Celui-ci faisait le point entre mythes et réalités autour de la multitude de produits d’apparences semblables qui se sont développés sous la bannière des ETF, ou ce qu’il est nécessaire de savoir pour avoir une vision exacte des avantages et des risques de chacun. Il est disponible via ce lien .

  1. ETF est synonyme de gestion passive

C’est faux.
Comme présenté dans l’article précédent , il existe des ETF de gestion active. En 2021, plus de la moitié des nouveaux ETF émis aux Etats-Unis ont été des ETF de gestion active. Les premiers ETF de gestion active sur le segment obligataire datent de 2008, puis dès 2014 sur le marché des actions. En 2019, la réglementation américaine a autorisé un nouveau genre d’ETF plus adapté à la gestion active, les ETF semi-transparents ou non transparents, qui n’ont pas les mêmes obligations de transparence que les ETF traditionnels. Ces ETF ne sont toutefois pas encore autorisés en Europe.
Au total, ces ETF de gestion active représentent 4% des encours ETF dans le monde, essentiellement aux Etats-Unis. Toutefois, les flux se sont accélérés et représentent 10% des flux ETF dans le monde depuis le début de l’année 2021, contre moins de 4% il y a 5 ans. Au sein des ETF obligataires, c’est même presque 17% des flux de 2021 pour 10% des encours.

  1. Les encours gérés passivement sont désormais plus élevés que les encours gérés activement

Ce n’est que partiellement vrai.
Aux États-Unis, la gestion passive représente 51 % de la gestion d'actifs actions et 31 % de la gestion d'actifs obligataires.
En Europe, la gestion passive représente 31 % de la gestion d'actifs actions et 17 % de la gestion d'actifs obligataires.

  1. Les flux de gestion passive signifient des sorties de la gestion active

C’est faux.
Aux Etats-Unis, c’est un fait pour les actions mais pas pour les obligations : en actions, les fonds passifs ont enregistré 2,5 trillions d’euros d'entrées tandis que les fonds actifs ont enregistré 1,5 trillion d’euros de sorties au cours des 10 dernières années. En obligations, les fonds passifs ont enregistré 1,1 trillion d’euros de collecte et les fonds actifs 1,3 trillion d’euros d’entrées sur la même période.
En Europe, ce n’est le cas ni pour les actions ni pour les obligations : en actions, la collecte des fonds passifs s'élève à 686 milliards d'euros et celle des fonds actifs à 451 milliards d'euros sur les 10 dernières années. Les fonds passifs obligataires ont collecté 442 milliards d'euros et les fonds actifs ont totalisé 1,3 trillion d'euros sur la même période.

  1. La part de la gestion passive dans la gestion d’actifs est égale à la part de la gestion passive dans les marchés financiers

C’est faux.
Il ne faut pas confondre encours sous gestion et capitalisation boursière. Dans le monde, les encours des fonds actions passifs s'élèvent à 9 000 milliards d'euros, soit 11 % de la capitalisation boursière mondiale. Les fonds obligataires passifs dans le monde s'élèvent à 2500 milliards d'euros, soit 3% de la capitalisation boursière mondiale obligataire(1).
Les fonds passifs dans le monde représentent 45% des encours de la gestion action et 34% des encours de la gestion obligataire.

  1. Sur le long terme, 15% des gérants actifs surperforment la gestion passive

C’est faux.
Le chiffre de 15% retenu par le marché est inexact car il ne prend pas en compte la totalité des fonds présents sur l’ensemble de la période, comme les fonds ayant expiré ou les nouveaux fonds. En les prenant en compte, ce n’est pas 15% mais 44% des fonds actifs en moyenne sur l’ensemble des univers qui ont surperformé les ETF sur leur durée de vie respective. 

  1. Les fonds passifs surperforment les fonds actifs dans tous les univers et sur toutes les périodes

C’est faux.
Une vue d'ensemble des performances des classes et catégories d'actifs révèle que les résultats entre la gestion active et la gestion passive sont décidément mitigés. Les gestionnaires actifs ont des résultats dans certaines catégories et les gestionnaires passifs dans d'autres. En outre, la performance des gestionnaires de fonds dépend aussi de la période et des cycles de marché.
La comparaison des performances entre la gestion active et les ETF depuis le début de l’année 2021 montre une nouvelle fois des performances mixtes entre les fonds actifs et passifs en fonction des zones et des phases de marché. Cela confirme que la gestion active et la gestion passive ont toutes deux un rôle à jouer pour optimiser la performance des portefeuilles.

  1. Les fonds passifs ont surperformé pendant la crise de Covid-19

C’est inexact.
La crise du Covid-19 a permis aux deux styles de gestion de démontrer leur résilience. Les gérants actifs ont confirmé leur capacité de saisir les opportunités de marché tandis que la gestion ETF a également passé avec succès le test de cette crise sans problème majeur de liquidités.
Le département de Recherche chez BSD Investing a démontré la capacité de la gestion active à surperformer durant des marchés baissiers. En effet, 62% des gérants actifs ont réussi à surperformer la gestion passive dans des marchés baissiers au cours de ces 20 dernières années (analyse réalisée sur les fonds domiciliés en Europe, sur 31 univers allant des actions aux obligations). 31% seulement l’ont fait pendant les marchés haussiers. La crise du Covid-19 a confirmé cette analyse, avec 59% des gérants actifs qui ont surperformé(2).

Pour conclure, les fausses croyances sont ce qui nous empêche d’atteindre notre maximum. Dans le débat sur la gestion active / ETF par analogie, les fausses croyances sont celles qui empêchent les investisseurs de constituer un portefeuille optimal. Savoir faire le tri entre mythes et réalités est indispensable pour chaque investisseur pour prendre des décisions optimales.

Source : Morningstar, BSD Investing, base de données propriétaire. Calculs entre le 30/9/2011 et le 30/9/2021.

Contact : analysefinanciere@sfaf.com 

(1) Source : SIFMA 2020 Capital Markets Fact Book.
(2) La performance des fonds actifs est comparée à celle des fonds passifs suivant le même indice.