Le 13 novembre 2025, Pierre Nebout et Stéphane Sumar, cogérants du fonds Valboa Développement au sein de LBO France et membres de la SFAF, sont intervenus afin d’expliquer la différence d’approche en matière de sélection et de gestion entre les grandes vaIeurs et les small et midcaps et de présenter l’originalité du modèle du fonds, résultant d’une approche différente dans l’évaluation des small caps, inspirée des méthodes du private equity.
Le processus de sélection de valeurs recherche trois critères essentiels :
- La visibilité sur les Free Cash Flows ;
- Les avantages concurrentiels de la société ;
- Un objectif de revalorisation de 50% à 3 ans.
La question que se posent les gérants du fonds est donc de savoir si les sociétés étudiées pourraient faire l’objet d’un LBO (Leveraged buy-out).
L’échantillon suivi est de l’ordre de 300 sociétés en France : l’approche du fonds est généraliste mais les biotechs, trop consommatrices de cash, en sont toutefois exclues. Le portefeuille du fonds Valboa Développement est très concentré, entre 20 et 25 valeurs, ce qui permet un dialogue étroit avec les managements des sociétés détenues. La capitalisation boursière médiane du fonds est de 1.5Md€.
Les gérants estiment ensuite la nature de leur engagement avec les sociétés sur trois critères : la communication financière, la gouvernance (parfois perfectible dans l’univers des valeurs moyennes) et, enfin, l’allocation du capital. Les conseils d’administration sont systématiquement passés au crible (parité, compétence, âge…), ainsi que la façon dont ils sont rémunérés.
La constitution du portefeuille intervient ensuite en quatre étapes :
1/ Le sourcing des données : visites des sociétés, brokers, génération de FCF, analyste stratégique et ESG… Pour chaque société étudiée par les gérants du fonds, cette analyse stratégique étudie son positionnement et les barrières à l’entrée. Du côté financier, l’analyse porte sur la croissance et la soutenabilité des marges, le détail de la valeur d’entreprise, la génération de Free Cash Flow et le niveau du ROCE (retour sur capitaux engagés).
2/ La construction du portefeuille : challengé par un comité d’investissement en interne chez LBO France avec des spécialistes du private equity.
3/ Le monitoring : revue systématique des participations, dialogue régulier avec les managements (plus de 300 rencontres sociétés et experts par an) et vote systématique aux assemblées générales.
4/ La sortie : ventes au fil de l’eau et stricte discipline sur les critères de valorisation. Concernant cette dernière, l’écart entre la valorisation et le prix est analysé et un DCF est réalisé.
Quant à la question de savoir si la proximité avec les managements n’entre pas dans une zone grise, entraînant des risques de diffusion involontaire d’informations privilégiées, Pierre Nebout et Stéphane Sumar estiment que la règlementation française est bien définie ; le vrai sujet selon les intervenants est de savoir si la personne en charge des relations investisseurs doit être rattachée à la direction générale ou au conseil d’administration.
Pour compléter leur présentation, Pierre Nebout et Stéphane Sumar ont répondu en vidéo aux questions suivantes :
- En quoi le processus d’investissement dans les small et midcaps est différent de celui des grandes valeurs ?
- Comment le processus de Valboa Engagement diffère de la gestion small et midcaps classique ?
- Comment intégrez-vous l’ESG dans vos processus d’investissement ?
La présentation diffusée lors de l’intervention est disponible via ce lien, en accès réservé aux membres de la SFAF.