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10/01/2021 Le Think Tank, Les commissions

Amortissement du Goodwill : une question centenaire

Dans sa réponse à l'IASB publiée fin décembre 2020, la commission Comptabilité de la SFAF se prononce pour un retour à l'amortissement du Goodwill.

Comme annoncé, la commission Comptabilité de la SFAF a répondu au Discussion Paper de l'International Accounting Standards Board (IASB) sur le Goodwill, les tests d'impairment/perte de valeur et informations à fournir.
Sur la question du suivi comptable du Goodwill, la SFAF se prononce clairement pour un retour à l'amortissement, considérant que la question de la durée n'est pas un argument suffisant pour ne pas le réintroduire. Et surtout, elle estime que le test d'impairment n'est pas assez robuste, alors qu'il est censé garantir la non-surévaluation du Goodwill. L'amortissement est à la fois une réponse pragmatique à la « consommation » du Goodwill, mais aussi une critique des « concepts » qui sous-tendent l'approche actuelle. On notera que, sur ce sujet qui fait l'objet de débats continus depuis plus de 50 ans – y compris parmi les analystes, de nombreuses entreprises européennes et normalisateurs comptables nationaux (Allemagne, Italie, Suède, Pays-Bas) reconnaissent maintenant les dysfonctionnements du système actuel et aboutissent donc à la même conclusion.
En effet, dans sa réponse, la SFAF montre que les faiblesses du test d'impairment sont à la fois conceptuelles (le test du Goodwill consiste à comparer le Goodwill constaté lors d'une acquisition à ce dernier augmenté des Goodwill préexistants à l'acquisition et du Goodwill généré depuis l'acquisition), mais aussi pratiques. En effet, par le jeu des réorganisations, le Goodwill lié à une acquisition « s'éparpille » bien souvent et ne peut faire l'objet d'un suivi rigoureux au cours du temps. Plus encore, le management est aux manettes et dispose de nombreux leviers (notamment grâce à la méthode des DCF) pour justifier que « tout va bien » (Madame la marquise…). Nous notons avec plaisir la réponse de l'ESMA à cette consultation, considérant que si les faiblesses des tests ne peuvent être corrigées, alors l'IASB doit revenir à l'amortissement.
Tous ces dysfonctionnements avaient été clairement identifiés par la SFAF dès que l'IASB avait proposé de supprimer l'amortissement du Goodwill (2002), suivant en cela le normalisateur américain (FASB), qui avait dû renoncer à l'amortissement du Goodwill devant la pression des entreprises américaines, au moment de la bulle Internet.
Enfin sur la question de l'enrichissement des informations à fournir sur les indicateurs suivis par le CODM (Chief Operating Decision Maker), la SFAF, sur la base de l'expérience IFRS 8, reste sceptique !

À suivre donc…

La réponse complète de la SFAF est disponible sur son site via ce lien.

Contact : analysefinanciere@sfaf.com