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25/01/2018 Le Think Tank, Point de vue, Les commissions

La SFAF lance sa commission finance comportementale 

Née dans les années 70 aux Etats-Unis, la finance comportementale vient d'être consacrée avec l'attribution du prix Nobel à Richard Thaler en octobre 2017. Daniel Haguet et Edouard Camblain, co-présidents de la nouvelle commission finance comportementale de la SFAF, expliquent aux lecteurs leur initiative et leurs  objectifs.

Edouard Camblain, membre de la SFAF, est responsable projets stratégiques auprès de Société Générale Private Banking. Daniel Haguet est professeur de Finance à l'EDHEC Business School.

Pourquoi créer une  commission sur ce sujet ?
Edouard Camblain
: Daniel Haguet et moi-même avions cette idée depuis longtemps, avant que la finance comportementale ne soit de nouveau saluée avec le dernier Prix Nobel d'Economie décerné à Richard Thaler en octobre 2017. C'est une discipline qui peut éclairer les prises de décisions inhérentes à tout métier financier et un nombre croissant de praticiens reconnaissent volontiers le complément qu'elle peut leur apporter. Pour autant, aucune initiative de place n'existe ; la SFAF est donc le lieu idéal pour organiser une telle réflexion.
Daniel Haguet : Ce domaine est extrêmement vaste en matière de compréhension du comportement des investisseurs ou de celui des marchés financiers. La dimension comportementale est une composante transversale, tant en finance d'entreprise qu'en finance de marché ou en économie. Les résultats sont utiles dans les domaines de l'assurance-vie, la gestion d'actifs ou la banque privée.

Quels sont les objectifs de cette commission ?
DH 
: Il s'agit de contribuer à la connaissance par l'industrie financière des résultats de la recherche en finance comportementale et d'améliorer l'utilisation par la Place des outils développés dans ce domaine. La commission proposera des publications et des rencontres régulières, ainsi que des séminaires et sessions de formation auprès des professionnels. La revue de la SFAF, Analyse financière, sera pour nous un précieux support. Et nous visons aussi à développer à terme certains travaux et contributions. Comme les professionnels, les épargnants et investisseurs particuliers méritent aussi une attention particulière pour mieux sélectionner et gérer leurs placements financiers.
EC : J'ajouterai que la présidence de cette commission, avec un tandem académique et praticien, reflète nos ambitions. Mêler théorie et pratique pour faire progresser la connaissance, le débat et la maîtrise du sujet au sein de cette première initiative sur la place de Paris visant à promouvoir la finance comportementale.

A plus court terme, comment voyez-vous les choses ?
EC 
: Nous souhaitons dès à présent, rassembler les membres de la SFAF intéressés pour investiguer ce sujet et nous aider dans notre plan d'action. Fédérer des participants de tous horizons nous permettra d'enrichir notre démarche avant de l'ouvrir graduellement au-delà de la SFAF pour nourrir davantage nos réflexions.
DH : L'année 2018 commencera par une réunion de lancement où seront conviés tant les adhérents de la SFAF que des participants extérieurs. Nous allons ensuite mettre en place un cycle de formation sur le thème de la finance comportementale qui sera proposé aux professionnels de la place de Paris. D'autres initiatives, notamment à l'attention des particuliers, sont en préparation. Nous sommes d'ailleurs en recherche de partenaires institutionnels qui souhaiteraient nous accompagner dans notre démarche.

Propos recueillis par Michèle Hénaff, rédactrice en chef de la revue Analyse financière