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06/12/2017 Point de vue

Confidentialité versus vigilance, un ouvrage fait le point

La parution récente de l'ouvrage « Confidentialité et prévention de la criminalité financière » apporte un éclairage inédit sur un sujet d'actualité : les relations entre secret et transparence dans le monde bancaire et financier. Son auteur, Guillaume Bègue, Docteur en droit et titulaire d'un Master of Law, intervenant au centre de formation de la SFAF , répond à nos questions.

Dans quel contexte et pour quelles raisons avez-vous rédigé cet ouvrage ?
Le constat est simple : depuis une vingtaine d'années, les vagues réglementaires submergent les milieux d'affaires. La transparence imposée via diverses obligations (anti-blanchiment, reporting et échange d'informations fiscales, etc.) heurte ce que j'appelle le principe de confidentialité (secret professionnel, protection des données personnelles, devoir de confidentialité, vie privée). Ce choc entre ces deux principes fait naître de très nombreuses questions. Je propose au lecteur une interprétation des obligations de vigilance tout en plaidant la réhabilitation du principe de confidentialité, ce qui à ma connaissance n'a jamais été fait auparavant. Cet ouvrage de 1000 pages est aussi inédit en ce qu'il casse des idées préconçues et permet aux personnes établies en France de découvrir ce qui se passe au Luxembourg, en Suisse ou encore à Londres, et vice versa.

Quel est le public visé ?
Tout d'abord, les professionnels du secteur bancaire et financier, au sens large du terme. Les professions juridiques, comptables et financières seront probablement très intéressées, en particulier ceux qui travaillent dans le domaine de la compliance et de la gestion des risques, dans une direction financière ou le secteur de l'audit. Mais pas seulement car le contenu s'adresse en réalité à une audience beaucoup plus large. Le caractère pratique des analyses et les très nombreux exemples fournissent des réponses utiles et des pistes de réflexion au néophyte comme à l'expert.

En quoi les analystes financiers peuvent-ils y trouver un intérêt ?
Le sujet est d'une actualité brûlante. Les analystes financiers trouveront, entre autres, de nombreuses informations sur l'évaluation du risque blanchiment qui pèse sur les sociétés cotées, les mesures adoptées par les différents régulateurs ou leurs obligations (et la responsabilité qui en découle) dans leur activité quotidienne. Cela peut leur être très utile dans le cadre de l'élaboration de recommandations, des activités de conseil et d'analyse de risque pays par exemple, ou encore lors de processus de Due Diligence. Les salariés des directions financières, les risk managers et plus globalement les collaborateurs de banque sont aussi visés.

Comment votre livre se démarque-t-il des autres ouvrages traitant du sujet ?
Sous le vocable « blanchiment » se cache en réalité de nombreux thèmes connexes : la fiscalité (échange d'informations, fraude fiscale), les abus de marché, l'avenir du droit des sociétés, la corruption, les jeux et paris en ligne, etc… d'où l'emploi de l'expression plus large « criminalité financière ». J'ai voulu aborder ces sujets tout en faisant partager mon retour de quinze ans d'expérience professionnelle dans plusieurs pays. La plupart des livres ne traitent que d'un sujet et sous un seul angle soit juridique (souvent répressif), soit économique (théorique ou pratique) alors que j'ai recherché une dimension pluridisciplinaire prononcée pour traiter tant des aspects juridiques et sociologiques que géopolitiques ou encore économiques. Mais c'est tout sauf un catalogue de textes qui n'apporte rien au lecteur. Un professionnel assujetti aux obligations de vigilance anti-blanchiment doit pouvoir y trouver réponse à ses questions ou, du moins, des références et des liens qui l'aideront dans ses recherches.

Contact : revue@sfaf.com

Docteur en droit et titulaire d'un Master of Laws, Guillaume Bègue est l'auteur de nombreux articles et co-auteur d'ouvrages en droit financier et en droit de la prévention du blanchiment. Ancien professeur associé à l'Université de Luxembourg et administrateur de l'ALCO, il est chargé d'enseignement à l'Université de Rennes I et membre de l'IRJS. Il anime également la formation inter-entreprises proposée par la SFAF : Déontologie, conformité et organisation déontologique des établissements.